26 août au 15 septembre 2013
Lucerne, quel site
exceptionnel ! Blottie à la décharge du très beau Lac des
Quatre-Cantons, on ne peut faire autrement que tomber sous le charme
à la vue de ses ponts couverts tout fleuris qui enjambent la rivière
Reuss. La vieille ville est
adossée au flanc d'une colline protégée par sept grosses tours
carrées reliées par des murailles, vestiges des anciennes
fortifications de la ville. Quel plaisir que de s'y promener :
places animées, fontaines, maisons peintes et décorées
d'enseignes et de drapeaux, chapelles et clochers et bien sûr, cafés
et restos qui invitent à la détente.
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Kappellbrücke, le pont couvert de Lucerne sur la Reuss |
Kapellbrücke, ce pont
couvert en bois était le plus vieux d'Europe, bâti au 14e siècle.
Long de 200 m, il protégeait la ville du côté du lac. Le pont est
flanqué d'une grosse tour, la Wasserturm, bâtie vers 1300. Il a été
reconstruit à l'identique, en un temps record, après un malheureux
incendie survenu en 1993. Le Kappellbrücke, tout comme le
Spreuerbrücke, l'autre pont couvert sur la Reuss, sont décorés
d'une centaine de peintures sur bois installées dans les triangles
formées par les poutres de la toiture.
Malheureusement, le temps
est gris et pluvieux, les nuages sont bas et masquent les sommets qui
entourent le lac. Nous disposons de peu de temps pour notre tour de
piste en Suisse, nous décidons donc de poursuivre notre chemin en
espérant que la météo s'améliore.
La ville d'Interlaken,
ses chics hôtels et boutiques de souvenirs attirent les foules du
monde entier ! Asiatiques et musulmans y sont très nombreux, à
croire que tous les clients étrangers des banques suisses s'y sont
donnés rendez-vous !
Heureusement, il y a plus
intéressant dans les environs. Il suffit de monter dans le train
pour entamer un merveilleux voyage vers le Jungfraujoch, la plus
haute gare ferroviaire d'Europe desservie par un train à crémaillère
à 3 454 mètres d'altitude.
«C'est en 1893
qu'Adolf Guyer-Zeller, membre du Club alpin et industriel, eut l'idée
de ce métro d'altitude; prolongeant un chemin de fer existant, un
tunnel pénètrerait dans le mont Eiger puis grimperait à travers le
Mönch jusqu'au cœur du Jungfrau. De là, un ascenseur mènerait les
touristes sur la cime... Le chantier dura 16 ans tant les conditions
étaient difficiles, le vent et la neige, les avalanches et le
brouillard compliquant l'assaut mené contre le rocher par des
équipes 24 heures sur 24 à coups de foreuses. La ligne fut
inaugurée le 1er août 1912, le jour de la fête nationale... dans
un brouillard compact !»
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Au sommet du Jungfraujoch, la terrasse du Sphinx |
Au
sommet du Jungfraujoch, sur la terrasse du Sphinx, le panorama est
époustouflant ! L'immense glacier d'Aletsch coule sur 22 km tel un
fleuve large et puissant, encadré par des sommets de plus de 4000
mètres dont le Mönch, le Fiescherhorn, l'Aletschhorn et le
majestueux Jungfrau (4 158 m).
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En route vers le Mönch avec le Jungfrau (4 158 m) à l'arrière-plan |
La
randonnée sur neige vers le petit refuge situé au pied du Mönch à
3 629 m nous a offert de superbes panoramas sur le glacier et les
sommets enneigés environnants. Elle nous a aussi rendus bien envieux
de ces petits points noirs, des alpinistes en cordée qui
progressaient lentement vers les sommets de plus de 4000 m. Quelle
vue ils devaient avoir de là-haut !!!
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Réal à 8m de profondeur à l'intérieur du glacier d'Aletsch |
Le
Eisplast (Palais des
glaces) est aussi spectaculaire : sculptures sur glace, tunnels,
glissades et grottes azurées forment un joli ensemble. Sachant qu'il
est taillé directement dans le glacier de l'Aletsch à plus de 8 m
de profondeur, il donne quand même un peu froid dans le dos... !
Une
journée vraiment exceptionnelle, d'autant plus qu'il a fait un temps
superbe, ciel tout bleu, un arrière-plan parfait pour mettre en
valeur ces belles montagnes enneigées. WOW ! C'est vraiment beau la
Suisse !
Dans la région
d'Interlaken, la randonnée au lac d'Oeschinen nous a aussi beaucoup
plu. On longe d'abord ce lac de montagne aux eaux turquoises et
claires entouré de falaises abruptes puis on se dirige ensuite vers
une hutte à travers un alpage où vaches et chèvres sont
particulièrement curieuses et se laissent approcher facilement...
quels beaux sujets de photos !
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Le lac d'Oeschinen |
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Gorges glaciaires dans le Rosenlaui |
Toujours dans l'Oberland
bernois mais un peu plus à l'est d'Interlaken, nous avons découvert
d'autres paysages magnifiques. D'abord en moto dans la vallée du
Rosenlaui puis aussi vers le Col du Susten car la météo n'était
pas très propice à la rando.
Dans la vallée du
Rosenlaui, le torrent de fonte du glacier a creusé
d'impressionnantes gorges glaciaires qui atteignent jusqu'à 70 m de
profondeur. L'érosion a sculpté la roche en lui faisant prendre des
formes surprenantes; on reconnaît la tête d'un éléphant, le dôme
d'une cathédrale et même le profil du général de Gaulle ! Le
sentier aménagé surplombe des parois vertigineuses où l'on voit en
contrebas l'eau rugissante qui écume à gros bouillons.
La route du col du Susten
atteint son point culminant à 2 224 m après de nombreuses courbes
et lacets que notre courageuse Fury (moto 125 cc) a gravis sans
regimber ! Rochers polis par les glaciers, végétation qui
s'accroche aux falaises, débris morainiques, sommets enneigés, lacs
glaciaires, c'est une succession ininterrompue de tableaux naturels
les plus impressionnants les uns que les autres !
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Col du Susten, 2 224 m |
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Le pont suspendu du torrent Trift |
On nous avait dit que
c'était une randonnée à ne pas manquer sous aucun prétexte, celle
au lac glaciaire de Trift et pour cause... Le moment fort de la
randonnée est le passage sur le pont suspendu d'inspiration
himalayenne qui domine une gorge de 70 m entre le lac glaciaire et le
torrent du Trift. Sujets au vertige, s'abstenir. Nous avons bien ri
en examinant le pont suspendu qu'on qualifiait d'himalayen ! Il avait
bien en effet le style des ponts suspendus qu'on a maintes fois
traversés au Népal mais les ingénieurs suisses l'ont construit à
toute épreuve ! Rien à voir avec les constructions népalaises
beaucoup plus simples mais qui, ma foi, ne nous ont jamais laissés
tomber !
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Le col du Grimsel, 2 165 m |
La route du Grimsel
atteint elle aussi un col spectaculaire à 2 165 m. Au col, le
paysage est rude et désertique mais bien joli, la vue embrase
vallées, glaciers et lacs de montagne. C'est sur le versant sud de
la passe de Grimsel, à Gletsch, que nous découvrons avec surprise
la source du Rhône. En effet, un immense glacier déverse là un
torrent d'eau fraîche qui constitue la source du Rhône, ce
magnifique fleuve de 835 km de longueur. Après avoir parcouru 290 km
en Suisse, il se jette dans le lac Léman et en sort peu après son
passage à Genève. Il entre ensuite en France où il parcourt 545 km
avant de se jeter dans la Méditerranée dans le delta de la
Camargue. On nous dit que le Rhône a le 2e débit de tous les
fleuves se jetant en Méditerranée après le Nil (en ne tenant pas
compte de la Mer Noire où se jette le Danube). Curieuse
coïncidence, nous avions justement fait escale ce printemps à
Port-saint-Louis-du-Rhône, la dernière ville de France où coule le
Rhône, la boucle est donc bouclée !
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Le glacier du Rhône sur la route de Grimselpass |
La source du Rhône
marque le début du canton du Valais, canton mi-alémanique,
mi-français. Au sud-ouest de la Suisse, le Valais (Wallis en
allemand) s'étend sur 150 km et rassemble les sommets les plus
élevés de Suisse, les glaciers les plus grands du pays, le vignoble
le plus haut d'Europe et des stations de ski prestigieuses telles
Zermatt, Saas-Fee et Verbier. Notre découverte du Valais débute par
la montée en téléphérique au sommet du Eggishorn (2 869 m) d'où
on a une vue à couper le souffle sur le sommet de d'Aletsch et sur
son immense glacier qui décrit une élégante courbe avant de se
transformer en torrent. Nous retrouvons avec plaisir à l'horizon les
sommets du Jungfrau, de l'Eigger et du Mönch que nous avions vu
depuis Interlaken. Quel spectacle ! Grandiose, gigantesque, tous les
superlatifs sont ici de mise !
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Le majestueux glacier d'Aletsch vu depuis Eggishorn, 2 869 m |
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Au col du Simplon, 2 005 m |
Ayant pris goût aux
panoramas 360 degrés que nous offre les cols, nous décidons de
faire grimper à notre Hymer le col du Simplon ( 2 005 m). Voie
romaine dès les premiers siècles de l'Empire, la route du col a été
élargie en 1805 sur ordre de Napoléon qui voulait y faire passer
aisément ses canons ! Malgré le fait que la route en travaux nous
ait donné quelques sueurs froides, ayant été obligé d'emprunter
l'ancienne route très étroite à flanc de montagne où il était
impossible de rencontrer, le col du Simplon a bien rempli ses
promesses.
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Les «raccards», greniers à provision sur pilotis |
Perchée à 1 800 m
d'altitude, entourée de 13 sommets de plus de 4 000 m, de glaciers
et de roches, Saas-Fee qu'on surnomme «la perle des Alpes» se
blottit au pied de la chaîne des Mischabel. Comme sa grande sœur
Zermatt, elle est fréquentée hiver comme été par une clientèle
internationale aisée. Saas-Fee est fermée à la circulation
automobile; seules les voiturettes électriques des hôtels et restos
circulent dans la station. Malgré le fait que le village soit
maintenant envahi par les hôtels et les chalets de ski, il subsiste
quand même de nombreux «raccards», ces greniers en bois sur
pilotis et dont les poteaux sont surmontés de grosses pierres
plates. On y entreposait les provisions à l'abri des rongeurs.
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On skie à l'année sur le glacier de l'Allalinhorn à Saas-Fee (3 500 m) |
Pour atteindre les
sommets à Saas-Fee, il faut d'abord emprunter deux téléphériques
puis un métro alpin (funiculaire dans le roc) qui nous conduit sur la
plate-forme du plus haut restaurant tournant au monde à 3 500 m d'où
se révèle un panorama grandiose sur l'Allalinhorn (4 027 m), le
domaine de ski d'été, l'Alphubel et le Dom (4 545 m). Là aussi, un
Palais des glaces nous fait pénétrer les entrailles du glacier de
Fee jusqu'à 15 m de profondeur dans une grotte de 5 000 m
3,
la plus haute d'Europe. Ensuite, une magnifique randonnée de 3
heures sur le glacier puis à travers une «mer» de roches nous
conduit à Plattjen d'où on reprend un téléphérique pour regagner
Saas-Fee. Très impressionnant de voir ces immenses blocs de pierre qui ont
été transportés par les glaciers et aussi ces minuscules fleurs
qui réussissent à pousser dans ce «dégât» de roche ! La nature
est vraiment très forte !
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Lucie au sommet de Hohsaas, 3 098 m |
Le lendemain, à partir
de Saas Grund, le village voisin, nous montons à Hohsaas (3 098 m).
Malgré un temps plus couvert, nous pouvons jouir de ce paysage de
haute montage alors qu'en quelques minutes de marche nous atteignons
le bord du glacier. Des alpinistes sont en route pour la calotte
enneigée du Weissmies alors que d'autres en reviennent et traversent
prudemment le glacier qui est lézardé de grandes crevasses. Nous
sommes entourés de 18 sommets de plus de 4 000 m, que du bonheur !
La vallée voisine de
Saas-Fee abrite Zermatt dont la réputation n'est plus à faire. Si
la station n'offre pas la variété de piste que l'on trouve à
d'autres grandes stations, elle n'a guère d'équivalent pour les
panoramas. Le Cervin (Matterhorn) avec ses 4 478 m est la vedette
incontestable de Zermatt. Sa pyramide crochue isolée des autres
montagnes et entourée de ciel bleu est l'emblème de la station.
Curieusement, ce sont les anglais qui ont «découvert» Zermatt il y
a un siècle, qui ont popularisé la station et qui ont gravi les
premiers le Cervin en 1865.
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Zermatt, sous les nuages et la pluie, snif, snif... ce sera pour une prochaine fois... |
Malheureusement le Cervin
ne s'est pas offert à nous. À date, nous avions été très
chanceux ayant toujours joui de belles conditions météo pour nos
excursions en montagne. À Zermatt toutefois, point de montagnes, les
nuages rasent la vallée, le ciel est gris et pluvieux. Nous avons
quand même fait un tour de ville pour apprécier l'ampleur de la
station. Comme à Saas-Fee, la ville est fermée à la circulation.
Il faut prendre le train depuis la ville de Tasch (5 km) pour
atteindre Zermatt. Hôtels et restos s'y succèdent sans relâche,
vraiment impressionnant ! Même en été, il y règne beaucoup
d'activité, on imagine ce que ça doit être en hiver...
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Michel et Christiane, des amis-voyageurs de Troistorrents |
Comme nos jours sont
comptés en Suisse et que la météo ne s'annonce pas favorable pour
les prochains jours, nous décidons le lendemain de poursuivre notre
route et de nous diriger plus à l'ouest dans le Valais pour aller
visiter à Troistorrents Christiane et Michel que nous avions
rencontrés au Myanmar en 2010 et avec qui nous avions bien
sympathisé. Ce sont de grands voyageurs qui sillonnent le monde
depuis fort longtemps. Ce fut une très belle soirée à parler de
voyages et de la vie ! De plus, nous avons eu la chance d'admirer les
toiles de Christiane, une artiste peintre de grand talent.
Le lendemain, la météo
est un peu plus clémente, nous nous risquons à garer le camping-car
à Villeneuve en bordure du Lac Léman et à partir en balade en moto
jusqu'à Lausanne. Quelques mots d'abord sur le magnifique lac
Léman : 73 km de long et jusqu'à 310 m de profondeur, sa rive
nord est suisse et sa rive sud est majoritairement française. Il est d'une belle teinte bleutée et, à travers de gros cumulus blancs, on aperçoit les Alpes en
arrière-plan, superbe !
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Le Château de Chillon sur le lac Léman |
Notre petite balade d'une
quarantaine de kilomètres nous fera découvrir le Château de
Chillon bâti au 13e siècle sur un piton rocheux en bordure du lac,
la ville de Montreux, célèbre pour son festival de jazz, Vevey, la
ville d'adoption de Charlie Chaplin après que les États-Unis lui
ait fermé leurs portes, la Corniche de Lavaux et son vignoble qui
s'étend sur plus de 14 km en bordure du lac et, enfin, Lausanne.
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Charlie Chaplin à Vevey sur le bord du lac Léman |
Juchée sur ses trois
collines, Lausanne ne manque pas de charme. Malgré le fait que deux
de ses principales attractions aient été fermées (la cathédrale
gothique et le Musée olympique), il fut très agréable de monter et
redescendre ses rues et d'observer la vie animée qui y règne. Ce
fut aussi pour nous l'occasion d'acheter quelques guides de voyage en
français. Et, en passant, on ne vous dit pas le bonheur que nous
avons eu dans le Valais à retrouver des francophones ! Même si on
pouvait se débrouiller en anglais dans les pays germanophones, il
reste que c'est beaucoup plus agréable de parler français et que
les échanges avec les «locaux» sont beaucoup plus faciles.
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Il faut 420 litres de lait
pour produire chacune de ces meules de gruyère de 35kg |
Une autre étape agréable
fut celle de Gruyères, la capitale des comtes de Gruyères, au cœur
de la région qui a donné son nom au célèbre fromage. Le village
est joli mais très touristique. Plus intéressante fut notre visite
à la fromagerie de Pringy où nous avons pu assister à la
fabrication du gruyère. L'éco-musée adjacent fut aussi très
instructif. Ainsi, saviez-vous que... Une vache mange 100 kg d'herbe
et boit 85 litres d'eau pour donner en moyenne 25 litres de lait
quotidiennement.... Il faut 12 litres de lait pour produire 1 kg de
fromage gruyère... Enfin, non, le gruyère n'a pas de trous, c'est
l'emmental qui est troué... Instructif n'est-ce-pas ? Évidemment,
la dégustation qui termine la visite nous a permis de goûter des
gruyères AOC (appellation d'origine contrôlée) de 3, 6 et 8 mois
ainsi que des fromages d'alpage... délicieux ! Évidemment, nous
sommes repartis avec une provision de gruyère...
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Savoureuse fondue au fromage chez Karine et Jean-François à Estavayer-sur-le-lac |
Notre séjour en Suisse
s'achève mais il nous reste à aller visiter nos amis marins du
catamaran Intiaq, Karine et Jean-François qui passent l'été chez
eux, à Estavayer-le-lac sur le bord du lac Neuchâtel. C'est en
2005 que nous les avions rencontrés pour la première fois sur un
chantier à Trinidad puis nous nous sommes croisés et recroisés à
quelques reprises (Martinique, Polynésie, Nouvelle-Zélande...).
Nous nous étions vus pour la dernière fois à Nouméa en
Nouvelle-Calédonie en 2009 alors que nous nous apprêtions à livrer
le Sol Maria à ses nouveaux propriétaires néo-zélandais. Ce
furent de très joyeuses retrouvailles ! Jean-François nous a fait
visiter son coin de pays, la ferme où il a grandi et qu'il a
exploitée, le lac Neuchâtel où il a appris à naviguer et la très
belle ville d'Estavayer avec son château et ses remparts. Karine,
alsacienne d'origine, nous a cuisiné de délicieux mets typiques de
la région incluant bien sûr une fondue au fromage tout à fait
succulente, la meilleure que nous n'ayons jamais goûtée ! Peut-être
nous reverrons nous en Thaïlande cet hiver les amis, on le souhaite
de tout cœur ! Merci pour votre accueil si chaleureux !
Et voilà comment se
termine notre petite incursion de trois semaines en Suisse. C'est
court, encore une fois on se dit qu'il faudra revenir, il y a
tellement d'endroits que nous n'avons pas vus ! Et Karine nous a
parlé avec tellement d'enthousiasme de son Alsace natale qu'on ne
peut faire autrement que d'aller y faire un petit tour rapide,
peut-être y fera-t-il un peu plus beau... nous l'espérons. Depuis Estavayer ce n'est qu'à quelques 200 km, moins que Québec-Montréal !
Un petit tour en
Alsace
Nous nous basons à
Kaisersberg puis nous rayonnons en moto aux alentours. Ici aussi la
météo est incertaine, les nuages sont bas mais pas trop de pluie
alors on en profite entre deux ondées pour visiter. Inutile
toutefois de monter vers le chemin des crêtes dans les Vosges, la
visibilité est nulle et il fait froid plus haut. Nous nous
baladerons donc dans les vallées, sur la route des vins. En Alsace,
le vin est roi. Les vignobles bénéficient d'un micro-climat
particulièrement chaud et ensoleillé. Riesling, Gewurztraminer,
Muscat, Pinot blanc, Pinot gris et Sylvaner font la gloire du pays.
Les vendanges approchent, encore deux ou trois semaines et toute la
région sera en pleine ébullition.
La plupart des villes
alsaciennes ont gardé un quartier historique qui évoque la
prospérité des siècles passés. Les rues de Colmar, Kaisersberg et
Riquewhir que nous avons visités sont pittoresques à souhait.
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La maison des Têtes, 1608 |
On y rencontre de
nombreuses gracieuses demeures traditionnelles, des maisons à
encorbellements et à combles aigus bien entretenus depuis leur
construction qui remonte souvent au 16e et 17e siècle. «Deux
éléments donnent aux maisons alsaciennes un cachet leur est
vraiment propre : les pignons et les oriels. Les pignons sont
ornés et travaillés; tantôt ils s'élèvent en gradins, tantôt
leur ligne s'enroule en volutes entremêlées de clochetons. Les
oriels sont ces encorbellements sculptés qui introduisent dans la
maison, souvent mal orientée et dans une rue étroite, plus de lumière
et qui permet d'observer à l'aise le spectacle de la rue.» Puits
et fontaines s'élèvent aussi sur toutes les places ornées du saint
patron de la ville et d'inscriptions en dialecte alsacien.
La Maison des Têtes, très populaire à Colmar, date de 1608. Elle doit sont nom aux nombreuses têtes sculptées qui ornent sa façade. Remarquez aussi son pignon et son oriel, les éléments architecturaux distinctifs de la région.
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Quartier «La petite Venise» à Colmar |
Le quartier surnommé «la
petite Venise» à Colmar le long des canaux est
particulièrement joli et propice à une belle promenade. La
Collégiale St-Martin, gothique du 13e et 14e siècle présente une
architecture particulière avec son étroit passage qui nous permet
de traverser le choeur et de s'approcher du magnifique retable tout
doré.
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Fontaine sur la grande place de Kaisersberg |
Kaysersberg est
aune charmante petite cité fleurie entourée de vignobles réputés.
C'est là que naquit le docteur Albert Schweitzer (1875-1965), prix
Nobel de la paix en 1952. Il fut théologiens, pasteur, musicien et
surtout un médecin qui travailla toute sa vie en Afrique pour
combattre le sous-développement et la maladie. Les plus âgés se
souviendront peut-être du livre de Gilbert Cesbron «Il est
minuit docteur Schweitzer» qui
a ensuite été porté à l'écran.
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Surprenante Crucifixion au centre de la nef de l'église de Kaisersberg |
L'église
de Kaisersberg est pour le moins étonnante. La façade de style
roman est sobre et ne laisse pas présager la surprise qui nous
attend à l'intérieur... la nef est dominée par un énorme groupe
de crucifiement en bois sculpté polychrome reposant sur une poutre
qui traverse toute la nef. Imposant, c'est le moins qu'on puisse dire
! Le choeur abrite un magnifique retable en bois du 16e s en forme de
triptyque. Des églises, nous en avons vues beaucoup mais jamais un
tel ornement ! Et dire qu'à une certaine époque, on l'avait enlevé
sous prétexte qu'il entravait la vue de la nef vers l'autel... !
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Riquewihr, la perle du vignoble alsacien |
Enfin, nous ne pouvions
pas manquer Riquewihr, la ville natale de Karine ! On dit de
la ville que c'est la perle du vignoble alsacien. La production de
son Riesling si réputé est une tâche à laquelle, l'une après
l'autre, se sont consacrées les générations. La vieille ville
regorge de pittoresques demeures du 16e s admirablement bien
conservées. Tourelles, pignons sculptés, fenêtres encadrées de
torsades, de ceps et de fruits, énormes poutrelles équarries à la
hache ou joliment sculptées, encorbellements, chaque maison mérite
qu'on s'y attarde et... qu'on prenne une photo !
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Le Dolder, une porte élevée en 1291 puis renforcée au 15e et 16e s. |
Beaucoup d'activités
dans les rues aussi. Même par ce temps gris, les touristes sont
nombreux mais on nous dit que ce n'est rien, là c'est tranquille; pour le marché de Noël, impossible de circuler et de trouver une
place au café ! Parlant de cafés, ici, on les appelle Winstub, ces
petits bistros où on s'arrête pour casser la croûte ou prendre un
verre. Car la gastronomie tient une place importante en Alsace; il y
a bien sûr les classiques et moelleux bretzels mais aussi les tartes
flambées (les pizzas alsaciennes), les choucroutes, les jambons, les
foies gras, les innombrables charcuteries, les macarons et les fameux
«kougelhopf», ces délicieux gâteaux à pâte levée aux raisins
secs et amandes. Miam, miam, trop bon comme disent les français !
Ainsi s'achève notre
petit incursion en Alsace. Tu avais bien raison Karine, c'est très joli l'Alsace, nous reviendrons compléter notre visite. Il nous faut maintenant rentrer en
Allemagne et se préparer à laisser en gardiennage notre camping-car
pendant 7 mois près de Munich. Nous irons passer l'hiver bien au
chaud en Asie. Première escale, 2 octobre à Bali. À suivre...